09/06/2012
Mon exposition à New York le 9 juin 2012: "13 dolls"
Tests avec lumière:
Tests with lights
"13 dolls": quelques notes:
Michelle est née en 1941, pendant la guerre, d'un père juif sephardi d'Istanbul et sa mère juive d'Alger.
Elle a 19 ans quand la guerre d'Algérie oblige la famille à un premier départ vers Marseille.
Dès lors vont se succéder des mouvances consécutives:
Strasbourg, Barcelone, l'Inde, la Chine, Paris.
Sans réelles racines, elle s'adapte à toute nouvelle situation avec optimisme et opportunisme.
C'est ainsi que nous nous rencontrons et devenons amies.
A peine arrivée à NYC une nuit sous la pluie dans une rue à Harlem je tombe sur un amoncellement d'objets abandonnés, par une élégante j'imagine!
Parmi de vieux vinyles de jazz des dentelles des perles, une très jolie boite à chapeaux:
j'y cache toutes mes découvertes bien rangées chez moi pendant des années.
Il y a 3 mois Michelle arrive à NYC. J'ouvre cette boite devant elle.
La voyant littéralement ensorcelée a la vue de tous ces trésors, je les lui offre. Que faire d'autre?
Plus tard elle me racontera l'histoire de sa grand-mère d'Istanbul qui fabriquait des dentelles que son père petit garçon soutient de famille vendait au marché d'Alger, et aussi que, malgré tous les déménagements, Michelle a conservé miraculeusement une petite boite pleine de dentelles faites par les mains de sa grand mère.
Les souvenirs et la mémoire se retrouvent cachés dans les récents travaux newyorquais
A ma demande, en passant du français à l'espagnol et enfin en anglais voici les quelques notes que Michelle écrit sur son récent travail:
Nomade
impossible de tout emporter
dans ma hâte de partir maintenant
j'emmène ce qui est important précieux léger
en route
j'abandonne
je sacrifie
processus de libération addictif
entre joie et douleur
Abandonner
ne jamais regarder derrière moi
toujours en chemin
confiante
guidée par ma bonne étoile
nouvelle identité
libérée de mon passé
attentive au présent
curieuse d'aujourd’hui
Contradiction
lutte intime
derrière des couches successives transparentes
à mon insu
tout un monde de femmes ancestrales
me guettent et ressurgissent
elles ont rendez vous avec les femmes que j'étais
et moi même aujourd'hui
je les aime
elles m'habitent
me manquent terriblement
me poursuivent
je rajoute des voiles
elles réapparaissent
plus fortes que jamais
Lourde et légère
perdue dans le labyrinthe de ma destinée occidentale
ombre
mélancolie
mémoire
flottent en mélodies légères
jouant avec la lumière
provoquant une cascade de larmes de plaisir
Poupées
amulettes dotées de pouvoirs de vie et de mort
chargées d'un voeux
elles transportent l'histoire d'un peuple
elles sont 13
l'une d'entre elles doit être sacrifiée
"13 dolls": some notes:
Michelle was born in 1941, during the war, from a Sephardi Jewish father from Istanbul and her Jewish mother from Algiers.
She is 19 years old when the war in Algeria is forcing the family to a first start to Marseille.
Therefore will succeed in consecutive movements:
Strasbourg, Barcelona, India, China, Paris.
Without real roots, she adapts to any new situation with optimism and opportunism.
Thus we met and became friends.
Just arrived in NYC one night in the rain on a street in Harlem, I come across a pile of abandoned objects, by an elegant I guess!
Among old vinyl jazz lace of pearls, a beautiful hat box:
I hide all my discoveries tidy in my house for years.
Three months ago, Michelle arrives in NYC. I open this box in front of her.
Seeing her literally bewitched at the sight of these treasures, I offered her. What else could I do?
Later she will tell me the story of her grandmother in Istanbul who made lace that his father, a child at that time, was selling on the market of Algiers to support the family, and also that, despite all the moves, Michelle had miraculously retained a small box full of lace made by the hands of his grandmother.
Memories and memory are found hidden in her recent work in NYC
At my request, passing from French to Spanish and then in English here are some notes that Michelle writes about his recent work:
nomad
impossible to take everything with me
in a hurry to leave now!
with me i bring everything important and precious
light enough to carry
but i abandon
i sacrifice
with pain with joy
an addiction this process of liberation
surrender
not looking back
always moving
confident
guided by
my lucky star
my new identity
freed from my past
aware of where today is taking me
contradiction
i struggle to unmask myself
but i hide behind layers
i work to forget the characters of my past
unwelcome rendezvous
with the women I used to be
and the world of ancestral women
who keep resurrecting and chasing me
i add veils to conceal them
but they reappear
they are stronger than me
weight
labyrinth to western destiny
shadow
memory
melancholy
floating in ethereal melodies
playing with light in cascading tears of pleasure
the dolls are amulets gifted with power
they give life and death
they fulfill a wish
charged with the story of a people
there are 13 of them
one must be sacrificed
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05/06/2012
Mon travail à New York - mai 2012: "13 dolls" (cont.)
23:57 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
20/03/2012
Mon travail à New York - mars 2012: "13 dolls"
14:04 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
24/08/2011
Nouvelle exposition au Progrès
du 1er au 30 septembre 2011
Exposition "Nomad"
au Café Tabac "LE PROGRES"
1 rue de Bretagne - angle rue Vielle du Temple - 75003 - Paris
Description du projet
Titre de l'oeuvre : "Nomad"
Technique mixte sur support en toile
Dimensions : 400 (L) x 50 (h) cm (épaisseur 10 cm)
Je fais un travail de récupération, un travail d'accumulation.
Je mélange des matières, avec des lambeaux de tissus, reconstitue des poupées de chiffons. Chacune d'entre elles représente un noeud personnel qui me poursuit depuis mon enfance. Je fais un travail de mémoire, souvenir d'enfant d'immigrés, à travers des histoires de famille. Je suis un témoin, reflet d'une société, du temps dans lequel j'ai vécu.
Mon travail est une mise en scène, je me ficelle moi-même, la femme qui coud, soumise telle qu'on me voulait.
Je fais de l'art à ma manière, fait de bric et de broc, j'attache, je ficelle des cartons, des éponges, des oreillers, du linge de maison, toutes ces archives personnelles, cette mémoire affective, je cache au spectateur et à moi-même des secrets, j'en fais des fétiches, des gris-gris Par superposition, par les effets de transparences, j'arrive à travers les différentes couches jusqu'à l'ossature pour réunir le visible et l'invisible, pour me rencontrer, me réconcilier avec moi-même.
Un journal intime suspendu entre deux mondes: mon passé et ma vie aujourd'hui,
éternel flottement
Le cercle est l'acte d'unité, je crois en la chaîne familiale, les femmes qui portent les lois, la transgression d'un interdit, la rupture avec la communauté.
Nous sommes solidaires, enchaînées.
Autour de la table familiale, c'est l'autel de la vie: quel convive va mourir ?
Chaque unité est un autre moi-même, je noue, j'entrelace
Mais c'est aussi 13 demandes, 13 prières que je matérialise.
Je suis prête à lâcher prise.
Je fais confiance. Laquelle de mes obsessions me sera ôtée? Notion de sacrifice,
c'est une démarche libératoire de purification qui se fait à mon insu devant vous, un happening.
Je dénoue enfin! C'est un long cheminement. Je suis prête à me mettre en route pour affirmer ma vérité nomade. Loin de mon lieu natal, de ma parenté, de ma maison, je dois sortir de la demeure, aller et venir, de manière à affirmer le monde que je parcours. Ma vie est tendue entre la mémoire et l'espoir. Je suis sur un long chemin, le voyage ne doit pas s'arrêter et je continue à inventer pour sortir de tout enfermement, de toute lassitude et vivre et renaître à chaque instant.
Et c'est l'oeil qui apparaît, celui de la conscience, de la connaissance de soi, le seul projet qui m'intéresse.
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14/01/2011
Mon expérience en CHINE (Nanjing) - Fin 2010
Musée d'Art Folklorique de la ville de NANJING
3 mois en chine en immersion asiatique
une expérience à l'opposé de mon parcours artistique
la rigueur
la répétition opiniâtre
l'oubli de soi
la soumission
le respect des ainés
accepter l'enseignement
refaire et refaire la même chose
pas de créativité ni d'imagination ni d'initiative
oublier sa personnalité son ego
pas de choix de format de sujet de support d'outils
je copie j'essaye de faire exactement la même chose que le professeur avec lequel je ne communique pas je ne parle pas encore chinois
je suis un bon outil
je suis l'instrument comme le pinceau
le papier
le dosage de l'eau de l'encre
le geste dépend de ma concentration a copier le geste de l'enseignant qui lui même reproduit l'enseignement ancestral
je domine le geste très rapide ou lent mais en 2 coups de pinceau tout est dit
c'est bon ou raté
pas de rattrapage possible
c'est cet instant de lâcher prise ou en toute humilité la confiance et l'abandon prend place à la technique et au savoir faire
c'est de la méditation c'est le faire et le refaire qui est important peu importe le résultat
je ne suis plus isolée mais reliée à cette chaine millénaire du folklore chinois
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18/10/2010
Exposition à l'Espace Pierre Cardin - in situ
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